La gestion de connaissance au secours de la capture et du stockage du carbone
par 03.04.09
|La Commission européenne a adopté le 10 janvier 2007 une position commune sur la question de la capture et du stockage de carbone. Elle prévoit, d’une part, la création d’une réglementation relative au CCS (Carbon Capture Storage), et, d’autre part, la mise en place de tests fonctionnels dont les résultats seront valorisés par un réseau de partage des connaissances. On connaît à présent l’entité qui organisera et animera ce réseau collaboratif : il s’agit de DNV (Der Norske Veritas), une entreprise norvégienne de certification et de gestion des risques, concurrente notamment de Bureau Veritas et de Norisko par exemple.
Un million d’euros par an
Rappelons les objectifs ambitieux de l’Europe : réduction de moitié des émissions totales de CO2 d’ici à 2050, et taux zéro pour les centrales électriques à énergie fossile avant 2020. Considérant qu’une telle révolution ne se décrète pas, la Commission européenne avait déjà créé en 2006 une plate-forme de recherche et de tests baptisée ZEP (Zero Emission Platform). Les quatre « task forces » de la ZEP (technologie, réglementation, démonstration, communication) ont ainsi conçu un programme de recherche et une stratégie de déploiement du CCS. Douze projets répartis dans toute l’Union Européenne seront choisis et financés par la Commission à la condition expresse qu’ils partagent leurs résultats.
Néanmoins, le projet confié à DNV ne dépend pas de la ZEP. « Notre contrat, un million d’euros par an, est passé en direct avec la Commission. Nous devons d’ailleurs éviter toute duplication avec les démarches de la ZEP, » explique Steinar Thon, Manager norvégien de DNV. Et pour cause. Le réseau de partage sera également ouvert aux projets ne bénéficiant pas de subsides publics. Il fallait donc en confier les rennes à une entité indépendante. « Pour le moment, nous travaillons sur les critères d’accès au réseau. Ensuite, nous étudierons les demandes d’adhésion des projets, qui devront couvrir toute la chaîne de valeur du CCS. Au final, le réseau devrait accueillir plusieurs centaines d’experts, européens ou non », précise Steinar Thon. Bien sûr, des séminaires seront régulièrement organisés.
Un site web de « knowledge management »
La mise en œuvre informatique échoit à la branche française DNV IT Global Services. « Nous avons déjà une grande expérience dans le knowledge management et l’animation d’une communauté d’experts. Un bel exemple en est le site SkyBrary, créé à la demande d’Eurocontrol (ndlr : les aiguilleurs du ciel européens) », explique Annie Combelles, COO de DNV IT Global Services. Ce site s’inspire de Wikipedia dans son architecture. Il permet un partage des expériences de tous les acteurs du secteur, compagnies, pilotes, contrôleurs, mécaniciens, etc… sur le thème de la sécurité aérienne.
« Nous emploierons vraisemblablement une démarche similaire pour le CCS. Les participants profiteront également des outils de knowledge management que nous avons développés en interne, indique Annie Combelles. On y trouvera aussi un espace de présentation des projets et de leur avancement, un observatoire technologique et économique, ainsi que des actualités sur le sujet. Une partie du site sera accessible au grand public. »
Le réseau et son site, dont les noms ne sont pas encore déterminés, devraient être lancés officiellement à la fin de l’année.
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