Parc éolien offshore des Deux Côtes : bras de fer entre GDF Suez et les pêcheurs
par 01.09.09
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La Compagnie du Vent, aujourd’hui filiale du groupe GDF Suez, se cramponne depuis quatre ans à son programme d’implantation d’éoliennes en mer, au large du Tréport (Seine-Maritime). Présenté une première fois auprès de la préfecture de Haute-Normandie, puis débouté par M. le Préfet en personne, pour cause de fonds sous-marins minés, le projet des Deux Côtes est aujourd’hui, de nouveau sur les rangs. La Compagnie du Vent assure être déterminée à aller jusqu’au bout de l’aventure, malgré la persévérance et la combativité des associations anti-éoliennes locales. Alors, quelle sera l’issue de cette bataille au large ?
GDF Suez présente son dernier projet, après avoir revu sa copie
Quelque 141 éoliennes implantées à plus de 14 km des côtes, dont les nacelles culmineront à 87 mètres au dessus de l’eau, et qui occuperont une surface approximative de 70 kilomètres carrés. La production énergétique du parc répondra aux besoins de 900 000 personnes et 1,5 millions de tonnes de gaz carbonique seront ainsi économisées chaque année. La puissance totale sera de 705 MW, précise-t-on chez l’opérateur.
Le site, éloigné de plus de 30 kilomètres des voies principales de navigation, ne devrait générer que très peu de nuisances, selon GDF Suez. De plus, l’espacement des éoliennes (entre 600 et 1000 mètres) permettrait certains modes de pêches, tels que les casiers ou les filets fixes ; et les zones sensibles comme les gisements de coquilles Saint-Jacques auraient été soigneusement épargnées. La Compagnie du Vent promet également le financement de l’installation de récifs artificiels, afin de repeupler les zones en poissons et crustacés.
Dans un esprit de conciliation, et pour faire face à une « éventuelle » baisse de chiffre d’affaires liée au commerce du poisson, GDF Suez reversera chaque année une taxe de 8,5 millions d’euros, que se partageront les municipalités impactées et les comités de pêches locaux. Autre point attractif du projet des Deux Côtes, près de 2000 créations d’emplois, sur une durée de trois ans, qui équivaut au temps de la construction. Et 250 emplois « durables » et locaux, pour assurer la maintenance du parc.
La Compagnie du Vent déboursera 1,5 milliards d’euros pour ce programme, qui, sur le papier, frôle l’exemplarité. C’est malheureusement sans compter les habitants de cette région côtière, qui semblent ne plus croire depuis bien longtemps aux mots doux de ceux qui envisagent de « squatter leur territoire maritime ».
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