EcoLogicSense : surveiller la qualité de l’air grâce à un réseau sans fil
par 20.09.11
|Utiliser les capacités de l’électronique et de l’informatique pour construire des réseaux sans fil de capteurs de surveillance de la qualité de l’air. Voilà l’ambition d’EcoLogicSense, une start-up créé à Sophia-Antipolis par Amin Taleghani et Jérôme Renault, tous deux issus de Polytech’Nice. Finaliste des Trophées du Business Vert de l’Expansion 2011, leur société compte déjà six personnes après une année d’existence.
Qu’a créé EcoLogicSense ?
EcoLogicSense a su utiliser les dernières technologies de communication pour l’appliquer à l’environnement. Ils ont décidé de construire des réseaux de capteurs sans fil pour surveiller la qualité de l’air en temps réel. Ces capteurs communiquent entre eux et forment un réseau. Les capteurs transmettent de proche en proche l’information jusqu’à un centralisateur qui lui va transmettre l’ensemble des informations à l’ordinateur ou le smartphone. Il est alors possible de sélectionner les données à afficher et contrôler le réseau à distance : les données d’un seul capteur, les données de l’ensemble du réseau sur un seul composé…
La formation du réseau est très souple : il peut être à maille large, ou au contraire très dense, il peut se resserrer par endroit puis se « relâcher ». De fait, les capteurs d’EcoLogicSense peuvent être adaptés pour contrôler aussi bien l’air d’une pièce (par exemple une salle blanche) que les rejets atmosphériques aux alentours d’une entreprise ou d’une région de plusieurs dizaines de kilomètres-carrés. Dans tous les cas, il sera possible de connaître à tout moment la qualité de l’air en temps réel et donc si nécessaire de réagir immédiatement.
Le choix du protocole Zigbee
Pour déployer des réseaux importants, il y a de nombreuses contraintes, deux sont particulièrement cruciales : la distance maximale entre les capteurs et le coût des capteurs. Cette contrainte non technologique est souvent un frein important. Mais c’est une contrainte qu’EcologicSense a su contourner en optant pour la technologie Zigbee (protocole réseau IEEE 802.15.4 pour les intimes). C’est un protocole de communication sécurisé, comparable au bluetooth mais qui coûte presque trois fois moins cher. La distance maximale du signal est d’une centaine de mètres. Soit autant, voire même plus, que pour le bluetooth.
Dans les boîtiers, des capteurs permettent mesurer de multiples données sur l’air : la température, la pression, l’humidité, les matières en suspension, les COV (composés organiques volatiles), … Les informations sont alors stockées sur une carte-mémoire. Enfin un micro-contrôleur permet les échanges des données et le contrôle à distance du capteur.

Principe du réseau de capteurs (Schéma EcoLogicSense)
Un premier projet avec Tera Environnement
L’un des premiers projets de réseau de cette PME a été réalisé avec le laboratoire TERA Environnement. L’objectif était de permettre un monitoring performant des environnements maîtrisés pour leur salle propre. En effet dans leur laboratoire, il est impératif pour TERA de connaître avec précision et de maîtriser le moindre polluant atmosphérique pouvant compromettre ses recherches et analyses. Cette coopération a donné naissance au système ACS de monitoring en temps réel des salles blanches.
La jeune société entreprend également un vaste projet de surveillance atmosphérique aux côtés d’ATMO PACA, du Laboratoire de Chimie de Provence ou de Numtech. Il s’agit de concevoir un réseau fiable sur quelques 190 km² autour de Aix en Provence pour déterminer à tout moment la qualité de l’air. Par ailleurs, ce réseau peut s’adapter à d’autres environnements. En modifiant les capteurs et les adaptant à un environnement aquatique, il serait ainsi possible de suivre un temps réel et continu la qualité d’un cours d’eau par exemple.
Des impacts sur l’environnement limités
Analyser la qualité de l’environnement s’avère parfois peu « éco-friendly ». Encore une fois, EcoLogicSense a contourné cela. Leur technologie émet ainsi 1000 fois moins d’ondes radio que du wifi ou du bluetooth. Rappelons que si la dangerosité des ondes radio utilisées pour les téléphones portables et le wifi notamment n’a pas été totalement prouvée, son innocuité non plus. Dans le doute, autant les réduire et c’est ce que fait EcoLogicSense.
Les capteurs ont également été conçus pour être le plus autonomes en énergie possible. Et leur équipe de R&D continue régulièrement à travailler sur leur consommation énergétique. Enfin, comme les réseaux d’EcoLogicSense sont destinés à rester en place dans la durée pour une surveillance en continu, il n’y a que peu de déchets par rapport au nombre des mesures réalisées.
Sur quel écosystème repose EcoLogicSense ?
Dés sa création, EcoLogicSense a su capitaliser sur le fonctionnement en réseau de l’écosystème d’innovation et s’est implanté au cœur de la technopôle de Sophia Antipolis, plus précisément au Centre International de Communication Avancée qui accueille les nombreux événements scientifiques de Sophia Antipolis.
La société a également rapidement intégré deux pôles de compétitivité : le POPSUD et le SCS. POPSUD/Optitec est un pôle de compétitivité dédié à filière optique-photonique. Il regroupe 183 partenaires, dont 109 entreprises, 31 laboratoires. Le pôle SCS (Solutions Communicantes Sécurisées) est lui un pôle mondial dédié aux TIC qui compte plus 260 partenaire dont 70% de PME. EcoLogicSense a rejoint également plusieurs associations : TelecomValley et la FIMEA (Fédération Interprofessionnelle des Métiers de l’Environnement Atmosphérique).
A noter : EcoLogicSense s’est engagée pour répondre à l’Appel à projets Filières Industrielles 2011, lancé par la Direction générale de la Compétitivité, de l’Industrie et des Services.
Bio express de l’auteur
Consultante en innovation depuis 2008, Sylvie Camacho a créé le blog Ecosystème Recherche afin de faire connaître le fonctionnement des écosystèmes d’innovation.
Article source : Ecosystème Recherche
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