Les biocapteurs d’Enoveo détectent la présence d’effluents toxiques dans l’eau
par 10.01.12
|C’est Place Antonin Poncet, au cœur de l’exquise presqu’île lyonnaise, que les quatre fondateurs d’Enoveo ont décidé d’établir le siège de leur prometteuse société de bio-ingénierie. De quoi renforcer encore l’ancrage local d’un projet initialement hébergé par Centrale Lyon. Créée en 2008, Enoveo propose notamment à son catalogue une solution de détection des polluants dans l’eau à partir de biocapteurs microbiens. Innovant, ce système est issu de recherches initialement menées par la société autour de piles microbiennes. C’est-à-dire de technologies de production d’énergie par dégradation de la matière organique, notamment dans les eaux usées. « C’est un procédé qui est promis à un grand avenir, mais qui est encore limité technologiquement. Le courant produit est encore trop faible pour être exploité » explique Olivier Sibourg, gérant d’Enoveo.
Suivre la variation du signal électrique
En attendant de commercialiser ses premières biopiles, la start-up lyonnaise a donc eu l’idée de décliner sa technologie de production d’énergie pour le contrôle de la qualité de l’eau. « La présence de polluants influe sur la production d’électricité produite par nos biocapteurs. Notre système va détecter instantanément cette variation du signal électrique et avertir l’exploitant de cette anomalie dans le milieu analysé. » Cette surveillance permettra, par exemple, de dérouter l’eau polluée - potentiellement toxique pour les bactéries présentes dans la station d’épuration - avant son entrée dans l’usine de traitement. « Pour l’exploitant, ces capteurs peuvent éviter le recours à des traitements très coûteux. » Prévenir plutôt que guérir, la formule a fait ses preuves. Olivier Sibourg espère qu’elle séduira, entre autres, certains exploitants de stations d’épuration et autorités en charge de la surveillance des rivières et des cours d’eau.
Une filiale brésilienne en 2012
Pour couvrir ce large spectre d’applications, Enoveo propose à ses clients de calibrer les biocapteurs en fonction de leurs besoins. « Du cylindre de 50 cm à la boîte de plusieurs centimètres cubes » précise le gérant. Un conception sur mesure que la start-up lyonnaise promet de compléter par une assistance technique personnalisée. Assez pour supplanter les systèmes existants de contrôle de la pollution de l’eau ? « Nos biocapteurs agissent en parallèle des autres analyses. Nous proposons une solution complémentaire, dont l’atout est la rapidité puisque le signal peut-être traité en 30 minutes. » Rapide donc mais pas complète, puisque l’innovation lyonnaise ne permet par pour l’instant de qualifier les polluants détectés dans l’eau. Avec des tarifs variant de 5 à 20 000 euros, Enoveo avoue deux projets commerciaux en cours. L’un avec un industriel suisse, l’autre avec une entreprise française. La start-up souhaite d’ailleurs faire de 2012 l’« année un » du déploiement commercial de ses biocapteurs en France. Avant de voir rapidement plus loin puisque ses fondateurs préparent déjà la création d’une filiale brésilienne dans les prochains mois. A quelque 9000 kilomètres de la Place Antonin Poncet.
Enoveo en bref…
- Création : 2008
- Effectif : quatre salariés et quatre associés
- Solutions : Réhabilitation de sites pollués, valorisation des déchets, veille qualité des effluents, diagnostic et traitement microbiologique…
- Objectif de chiffre d’affaires (2012) : entre 350 000 et 400 000 €
- Coût d’une solution biocapteurs : de 5 000 à 20 000 € (suivant son application et son architecture)
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