Gradis éclaire les villes intelligentes
Article partenaire, Efficacité énergétique | Aucune réaction
par 17.06.16
|Article réalisé en partenariat avec KIC InnoEnergy, société européenne de soutien à l’innovation, la création d’entreprise et la formation dans les énergies durables.
Issue d’un projet de recherche lancé par KIC-InnoEnergy, la start-up polonaise Gradis propose des services innovants pour l’éclairage public. Explications avec Igor Wojnicki, ex-chercheur d’AGH University of Science and Technology (Cracovie), et co-fondateur de Gradis.
Cleantech Republic : Comment un chercheur devient-il CEO d’une start-up ?
Igor Wojnicki : En réalité nous sommes quatre à avoir sauté le pas. À l’origine, nous avons participé en 2012 au consortium « Alive & KICing » (KIC, AGH, Eandis, EDF…) sur l’énergie dans la Smart City. Nous devions notamment valider des technologies d’éclairage opérées par l’électricien belge Eandis grâce à nos compétences en intelligence artificielle. Or nous avons été très agréablement surpris par la simplicité et l’efficacité des relations avec tous les partenaires, emmenés par KIC-InnoEnergy. Comme les résultats des travaux étaient particulièrement satisfaisants, il n’a pas fallu nous pousser beaucoup pour que nous devenions entrepreneurs ! Depuis, le KIC nous a parfaitement accompagné, financièrement bien sûr, mais surtout en nous ouvrant son réseau relationnel, qui génère vraiment du business.
Pouvez-vous « pitcher » votre concept ?
Nous fournissons exclusivement des services de conseil autour de l’éclairage public, pour deux grands types de clients : des investisseurs (collectivités), et des fournisseurs (fabricants de luminaires, fournisseurs d’électricité). Notre logiciel maison, baptisé PhoCa, nous permet de réaliser des designs d’installation d’éclairages complexes et vastes : choix des luminaires, plan d’implantation, orientation et type des sources lumineuses… tout en intégrant les contraintes du client. Citons-ici les limitations techniques (puissance électrique disponible, possibilités d’implantations techniques, génie civil…), la capacité d’investissement, le retrofit ou encore la reprise partielle d’équipements existants. L’objectif final étant de proposer le meilleur design répondant aux objectifs de la commune, le plus souvent des économies d’énergie, mais aussi le coût total de possession (TCO), un minimum de maintenance, ou encore la possibilité d’adapter l’éclairage aux circonstances (par exemple pour des évènements).
Quelles économies d’énergie peut-on espérer grâce à vos designs ?
Il faut d’abord savoir que les coûts d’éclairage sont considérables pour les collectivités : dès quelques centaines de milliers d’habitants, on compte en millions d’euros par an ! Prenons deux extrêmes vécus. Une ville ne souhaitant pas réinvestir dans du matériel neuf, a pu réduire ses consommations de 6%, juste en optimisant les intensités d’éclairage. Une de nos études a par ailleurs démontré qu’en remplaçant toutes les sources lumineuses par des LED, et en optimisant complètement le design, il est possible d’atteindre 55% de réduction (40 points grâce aux LED, et 15 points par le design). Nous considérons que le design seul peut générer entre 5 et 30 % d’économies. Et ce n’est qu’un début !
C’est-à-dire ? Peut-on aller encore plus loin ?
Oui. Nous testons actuellement notre prochaine fonctionnalité : le contrôle dynamique. Il s’agit de piloter l’éclairage en temps réel en fonction d’éléments extérieurs comme la luminosité naturelle et la fréquentation des lieux. Nous pouvons pour cela nourrir notre système avec n’importe quelles données exogènes comme la circulation (via les capteurs sous la chaussée), ou le nombre de piétons (via le nombre de téléphones mobiles, des données apportées par les opérateurs). Un gisement de 34 points d’économies d’énergies est encore à notre portée grâce à ce pilotage fin. Au total, 70% d’économies par rapport aux installations des années 2000 ne sont pas illusoires.
Quel est votre modèle économique ?
Pour le pilotage dynamique, il est encore trop tôt pour vous répondre. Mais pour les designs, nous facturons essentiellement en fonction du nombre de points lumineux (et de designs différents bien sûr). Les prix dépendent donc fortement de l’ampleur du projet, et donc de la ville : disons de 10 000 à 100 000 €. Précisons qu’un des avantages de notre système est de pouvoir faire des petits designs additionnels, en cas de modification d’une rue, d’ajout d’un quartier, d’accidents, de catastrophe naturelle… Nous travaillons même au portage de PhoCa en mode SaaS (ndlr : Software as a Service) pour que nos clients puissent l’utiliser eux-mêmes, notamment pour ces petits projets.
Est-ce pour cela que vous allez lever des fonds ?
Oui, mais pas seulement. Nous devons aussi continuer notre R&D, notamment à travers des projets pilotes, comme celui que nous menons en partenariat avec GE Lightning (avec qui nous travaillons depuis 2013) sur le pilotage dynamique. Nous allons également doper notre présence commerciale à l’échelle européenne pour aider un maximum de villes à faire des économies !
Gradis en bref :
- Création : 2013
- Effectifs : 8
- Levée de fonds en cours : 500 000 à 2 M€
- Lauréat : Finaliste du Pitch Award du TBB 2015 (The Business Booster)
- Références : Communes polonaises et hongroises, GE Lightning, Schreder, Eandis…
Sur le même thème : éclairage, économies d'énergie, KIC InnoEnergy, smart city, start-up